Husain Jaafar Mohamed était un étudiant de 19 ans lorsque les autorités bahreïnies l’ont arrêté en 2014, l’empêchant ainsi de poursuivre son cursus académique. Ayant été reconnu coupable de multiples chefs d’accusation, il est actuellement détenu à la prison de Jau et s’est vu refuser tout contact avec sa famille à de multiples occasions.
Husain a été poursuivi par les autorités pendant approximativement deux ans et a reçu plusieurs citations à comparaître devant le tribunal. Par conséquent, il s’est rendu volontairement au poste de police de Al-Budaiya le 11 octobre 2014. Trois jours après son arrestation, le 14 octobre, Husain a été condamné et transféré à la prison New Dry Dock dédiée aux détenus de moins de 21 ans. Husain a été reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusation, certains inconnus même de sa famille, comprenant vol, trouble de la paix et rassemblement illégal, fabrication et possession de bonbonnes de gaz, dommage pour cause de négligence et établissement d’une cellule terroriste. Il a été condamné à dix ans de prison le 11 juin 2015, au cours d’un procès collectif incluant cinquante autres prévenus, aussi connu sous l’appellation « the 61 Cell Case ». En prenant en compte les multiples condamnations, Husain est condamné à trente ans de prison. Son appel a été rejeté et le verdict maintenu.
La vue de Husain s’est considérablement détériorée durant son incarcération et sa famille a dû lui procurer plusieurs paires de lunettes. Les autorités lui ont refusé le droit de poursuivre sa scolarité ainsi que de contacter sa famille qui n’a pas eu de ses nouvelles à plusieurs reprises, durant les mois d’avril et mai 2021. Husain a été transféré à la prison de Jau en 2016 après avoir atteint ses 21 ans.
De plus, Husain a contracté la Covid-19 en prison. Il a appelé sa famille en date du 1er juin 2021 pour les avertir qu’il était contaminé depuis six jours et un test réalisé le 2 juin 2021 a confirmé son infection. Les autorités ont isolé Husain ainsi qu’un groupe de prisonniers contaminés dans l’un des bâtiments de la prison de Jau, où ils ont été privés de l’opportunité de sortir de leurs cellules afin de prendre l’air et bouger leurs corps. Malgré les contrôles quotidiens de ses niveaux d’oxygène et symptômes par une équipe médicale, l’infrastructure pénitentiaire, les cellules et espaces publics n’ont pas été régulièrement lavés et désinfectés. Les prisonniers de la prison n’ont pas été informés de la situation globale concernant la Covid-19 en prison et n’ont pas reçu d’informations concernant les mesures préventives recommandées pour éviter la transmission du virus. Husain s’est rétabli le 7 juin 2021 lorsque, selon le ministère de la santé, son test PCR a été négatif.
Les actions des autorités bahreïnies, à partir de son arrestation et tout au long de son incarcération, sont en violation du droit international, notamment au regard du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et des règles de Mandela. Ainsi, ADHRB exhorte Bahreïn à respecter ses obligations humanitaires en annulant les condamnations de Husain, à défaut d’éléments à charge, et d’assurer que le procès subséquent soit conforme aux standards internationaux concernant le droit à une procédure régulière et à un procès équitable. ADHRB enjoint également les autorités à procurer aux prisonniers des soins médicaux adéquats en temps utile.