A la lumière de la pandémie de COVID-19, la 46ème session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (CDH) s’est tenue virtuellement entre le 22 février et le 23 mars 2021. Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain (ADHRB) a considéré la 46e session comme une occasion d’attirer l’attention sur la détérioration de la situation des droits humains à Bahreïn et dans les États du Golfe, en particulier dans le contexte de cette pandémie meurtrière. Au cours de la 46ème session, ADHRB a soumis au Conseil quatre déclarations écrites dénonçant les abus humanitaires commis à Bahreïn, en Arabie Saoudite et au Yémen. ADHRB a également présenté sept interventions orales virtuelles condamnant les violations des droits humains à Bahreïn, en Arabie Saoudite et au Yémen, et demandant au Conseil de tenir leurs gouvernements responsables de leurs actions.
Préoccupée par la crise humanitaire au Yémen ainsi que par l’implication de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis (EAU), ADHRB a soumis une déclaration écrite au CDH lors de sa 46e session. Dans cette déclaration, ADHRB a exprimé ses préoccupations concernant « la famine, la pandémie de COVID-19, la crise économique et l’épidémie de choléra en cours au Yémen« . ADHRB a exprimé son inquiétude quant aux violations du droit humanitaire international commises par la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis. ADHRB a exhorté les gouvernements de l’Arabie Saoudite et des EAU à « cesser toutes les frappes aériennes jusqu’à ce qu’une commission internationale, indépendante et impartiale, puisse enquêter sur toutes les allégations d’attaques contre des civils » et à œuvrer pour mettre fin au conflit par un règlement politique. ADHRB a également exhorté les deux gouvernements à assurer la fourniture d’eau potable, de carburant et d’autres « importations vitales ». Le 16 mars, ADHRB a livré une intervention orale virtuelle sous le point 4 condamnant le blocus de la Coalition sur les produits de première nécessité, qui a causé des maladies de malnutrition qui ont conduit à des centaines de milliers de décès au Yémen, et demandant une recommandation au Conseil de sécurité pour transférer ces crimes de génocide et crimes contre l’humanité à la Cour pénale internationale (CPI). Le 19 mars, ADHRB a également présenté une autre intervention orale virtuelle sous le point 9 dénonçant les restrictions de mobilité et les détentions arbitraires discriminatoires par la coalition.
De plus, ADHRB a soumis une déclaration écrite dénonçant les atteintes continues portées aux questions climatiques par le gouvernement de Bahreïn, soulignant leur impact dangereux sur l’environnement local et la population. Cependant, bien qu’il reconnaisse les dangers environnementaux causés par l’urbanisation rapide et le changement climatique, le gouvernement bahreïni continue de persécuter les défenseurs des droits humains en matière environnementale. Dans sa déclaration, ADHRB a exhorté le gouvernement de Bahreïn à abandonner toutes les charges contre tous ces activistes, et à faire avancer les politiques environnementales telles que le développement d’une vaste infrastructure de transport public et la promotion de l’utilisation de voitures électriques pour réduire les émissions de carbone.
Préoccupée par la condition des prisonniers politiques à Bahreïn pendant la pandémie de COVID-19, ADHRB a publié une déclaration écrite dénonçant le manque d’hygiène et de soins médicaux, en violation des règles Mandela (règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus) et du droit humanitaire international. Dans cette déclaration, ADHRB a formulé plusieurs recommandations, notamment celle d’exhorter le gouvernement de Bahreïn à « abandonner toutes les charges contre les défenseurs des droits humains » détenus pour leur activisme, à garantir « la fourniture de soins médicaux adéquats et nécessaires à tous les prisonniers » et à « mettre fin à la culture de l’impunité à Bahreïn« . Le 10 mars, ADHRB a également présenté une intervention orale virtuelle sous le point 3, soulevant des inquiétudes concernant la répression des droits humains et des activistes de la société civile de Bahreïn sous le nouveau Premier Ministre, le Prince héritier Salman bin Hamad Al-Khalifa. Le 16 mars, ADHRB a fait deux interventions orales virtuelles à la 46ème session sous le point 4, condamnant la culture croissante de l’impunité parmi les fonctionnaires des pays du Conseil de coopération du Golfe et appelant celui-ci à adapter les normes d’adhésion aux droits humains pour bloquer les gouvernements qui s’engagent dans des violations systématiques des droits humains. Le 19 mars, une autre intervention orale virtuelle a été présentée par l’ADHRB sous le point 8, appelant le Conseil à tenir le gouvernement de Bahreïn responsable des violations des droits humains et à respecter les besoins du peuple bahreïni pour atteindre la démocratie. En conséquence, le 19 mars, ADHRB a également présenté une intervention orale virtuelle réitérant le droit du peuple bahreïni à l’autodétermination politique et condamnant la dictature d’Al-Khalifa.
ADHRB a également soumis une déclaration écrite concernant la détention de défenseurs des droits des femmes en Arabie Saoudite. ADHRB a dénoncé l’incapacité des autorités pénitentiaires à fournir des soins médicaux élémentaires aux détenus. ADHRB a demandé au gouvernement d’Arabie Saoudite de libérer et d’abandonner toutes les charges contre les défenseurs des droits des femmes emprisonnés. ADHRB a également exhorté le gouvernement d’Arabie saoudite à « abolir le système de tutelle masculine « .
Dans le cadre des activités de la 46ème session, le 17 mars, ADHRB a organisé un séminaire virtuel intitulé « Patterns of Torture in Bahrain : Perpetrators must Face Justice » (ou “Tortures systématiques à Bahreïn : les auteurs doivent être jugés” en collaboration avec le Gulf Centre for Human Rights, le Bahrain Center for Human Rights et la Fédération internationale des droits de l’homme, mettant en avant le rapport conjoint qu’ils ont publié sur les schémas de torture à Bahreïn. Lors du séminaire virtuel, les intervenants ont réitéré l’importance de l’obligation de rendre des comptes pour mettre fin à la culture de l’impunité à Bahreïn, ont recommandé l’établissement d’un bureau permanent du HCDH à Bahreïn et ont demandé l’ouverture d’une enquête sur les crimes documentés dans le rapport, ainsi que sur d’autres crimes contre l’humanité perpétrés dans le pays.
En participant efficacement à la 46e session du HCR, ADHRB a réussi à aborder les violations des droits humains les plus graves dans les États du Golfe et à appeler leurs gouvernements à respecter les principes des droits humains.