Le sénateur Ron Wyden soumet une déclaration pour le compte rendu du 10e anniversaire du mouvement pro-démocratique au Bahreïn

Le 8 mars 2021, le sénateur Ron Wyden (D-OR) a soumis une déclaration destinée au Congressional Record, traitant de la répression par Bahreïn des manifestants pacifiques à l’occasion du 10e anniversaire du mouvement pro-démocratique au Bahreïn. Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain (ADHRB) salue et soutient la déclaration du sénateur Wyden et les préoccupations qu’il soulève.

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10E ANNIVERSAIRE DES MANIFESTATIONS AU BAHREÏN

  1. WYDEN – Monsieur le Président, il y a 10 ans, les citoyens de Bahreïn se sont joints à de nombreux autres citoyens du Moyen-Orient pour participer à ce que l’on a appelé le Printemps arabe, une éruption de protestations populaires et un appel à la réforme et à la démocratie qui se sont répandus dans toute la région. À Bahreïn, le printemps arabe a pris la forme d’une protestation pacifique.

Des familles ont marché ensemble et des manifestants se sont rassemblés au rond-point de la Perle à Manama pour demander au roi d’accorder davantage de droits économiques et politiques, en particulier à la majorité chiite de Bahreïn.  Le roi aurait pu répondre à ces protestations pacifiques par le dialogue ou la discussion. Il ne l’a pas fait. Le régime a déployé les forces de sécurité de l’État contre les manifestants, déclenchant une vague de violence et de répression. Des journalistes et des défenseurs des droits humains ont documenté l’utilisation par le régime de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc contre des foules désarmées. Les forces de sécurité ont battu un certain nombre de manifestants et en ont détenu de nombreux autres de manière arbitraire, s’en prenant même aux médecins qui se sont portés volontaires pour soigner les blessés. Les forces de sécurité ont tiré dans le dos d’un jeune manifestant, Ali Mushaima, qui a été tué.

Les autorités bahreïnies ont clairement indiqué ce jour-là qu’elles n’avaient aucune intention de mener un véritable dialogue ou d’adopter des réformes significatives.

Elles ont maintenu cette position au cours de la dernière décennie. Même l’administration Trump, qui n’a jamais caché son désir de minimiser ou de passer sous silence les violations des droits humains, a documenté dans son dernier rapport sur les droits humains les « restrictions permanentes à la liberté d’expression, à la presse et à l’Internet, y compris la censure, le blocage de sites et la criminalisation de l’activisme ; les ingérences considérables en matière de droits de rassemblement pacifique et de liberté d’association… ». Le Royaume de Bahreïn est depuis longtemps un partenaire précieux en matière de sécurité dans cette région instable du monde. En outre, Bahreïn accueille la 5e flotte de la marine américaine. C’est précisément la raison pour laquelle les États-Unis doivent engager Bahreïn sur ces questions de droits humains et encourager les réformes.

Si les Bahreïnis en venaient à associer les États-Unis à la cruauté et à la répression de leur gouvernement, ce partenariat de sécurité pourrait devenir beaucoup moins fiable. Si la monarchie était envahie par des Bahreïnis qui en sont venus à haïr les États-Unis en raison de notre inaction face aux violations flagrantes des droits humains, qu’adviendrait-il de notre base militaire et des milliers d’Américains qui vivent dans le pays ? C’est une question à laquelle je pense que nous préférerions tous ne pas avoir à répondre.

Monsieur le Président, le printemps arabe d’il y a 10 ans a depuis longtemps laissé place à un hiver arabe au Bahreïn et dans une grande partie du Moyen-Orient. En 2011, des dizaines de milliers de Bahreïnis sont descendus dans la rue avec l’espoir d’une société plus inclusive et plus représentative. Je suis encouragé par le fait que le président Biden et le secrétaire d’État Blinken ont déjà pris des mesures pour redonner la priorité aux droits humains en tant que pierre angulaire de la politique étrangère des États-Unis. Il s’agit notamment d’œuvrer pour que nos adversaires rendent des comptes, mais aussi de faire preuve de franchise lorsque les alliés s’égarent.

C’est dans cet esprit qu’à l’occasion du 10e anniversaire du printemps arabe, je demande à l’administration Biden-Harris d’exhorter le roi de Bahreïn à libérer les prisonniers politiques, y compris les défenseurs des droits humains et les membres de l’opposition politique, et à les engager dans un dialogue crédible pour un avenir plus inclusif pour tous les Bahreïnis.