Le 16 mars, ADHRB s’est exprimé oralement durant la 46e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pendant un débat interactif sous l’objet 4.
Monsieur le Président,
Nous attirons l’attention du Conseil sur les crimes de guerre qui se déroulent actuellement au Yémen. Nous saluons le troisième rapport du Groupe d’Éminents Experts, qui conclut que « le Yémen reste un pays torturé, dont la population est ravagée d’une manière qui devrait choquer la conscience de l’humanité ».
Bien que nous soyons d’accord, le rapport lui-même n’est pas exempt de lacunes majeures car il ne met pas en évidence les centaines de milliers de décès causés par des maladies liées à la malnutrition qui auraient pu être évités sans le blocus de la coalition sur la nourriture, les médicaments et le carburant. Alors que les deux premiers rapports faisaient référence à ces crimes en général, le troisième rapport les relègue à une note de bas de page qui pointe du doigt un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement prévoyant que plus de 130 000 personnes seraient mortes en raison de la détérioration de la situation socio-économique, sanitaire et humanitaire d’ici la fin de 2019.
Monsieur le Président,
Cette aggravation de la situation est due au blocus de la coalition qui a entraîné la mort de plus de 300 000 civils par l’utilisation de la famine de masse comme arme de guerre. Le fait d’avoir négligé de mentionner le nombre de morts civiles dues au blocus dans les deux premiers rapports, puis d’avoir relégué ce crime dans une note de bas de page dans le troisième rapport, est à l’origine de notre préoccupation constante quant au fait que les crimes affectant l’écrasante majorité de la population ne reçoivent pas l’attention requise de la part des experts.
En conséquence, nous demandons une recommandation au Conseil de sécurité pour transférer l’affaire concernant le blocus à la Cour Pénale Internationale car il s’agit de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité.