Dans un effort de collaboration, Americans for Democracy & Human Rights (ADHRB), le Centre international pour la justice et les droits de l’homme (ICJHR) et la Campagne internationale pour la liberté dans les EAU (ICFUAE) ont soumis une déclaration commune au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies pour sa session ordinaire, qui commence le 22 février 2021.
À la lumière de la pandémie de Covid-19, les organisations ont demandé à l’ONU de prendre des mesures urgentes pour rappeler aux autorités des Émirats arabes unis qu’il leur incombe d’introduire des mesures de prévention et de protection contre la maladie dans leur établissements de détention. Cela inclut la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers de conscience.
L’absence de produits sanitaires, l’impossibilité de se déplacer dans des cellules surpeuplées et le manque notoire de soins médicaux placent les détenus dans une position extrêmement vulnérable.
Les autorités émiraties ont refusé de divulguer leur gestion de la pandémie au sein des prisons. La libération de 4,000 détenus en avril 2020 n’a pas été étendue aux personnes emprisonnées pour leur opposition pacifique. Les membres de la famille n’ont pas non plus été en mesure de communiquer avec leurs proches emprisonnés et les questions concernant leur état de santé restent sans réponse.
Sofia Kaltenbrunner, responsable de campagne à l’ICFUAE, a déclaré: “Si les autorités veulent vraiment protéger le bien-être des prisonniers pendant cette pandémie, leur première mesure devrait être la libération immédiate de toutes les personnes emprisonnées pour avoir simplement exprimé leurs opinions, y compris Ahmed Mansoor”.
“Il est temps pour la communauté internationale d’envoyer un message fort au gouvernement des Émirats arabes unis, exigeant la libération de tous les prisonniers politiques. Tout autre résultat ne fera qu’aggraver les violations systématiques des droits humains dans le pays”, a ajouté Husain Abdulla, directeur exécutif d’ADHRB
Par conséquent, la libération d’Ahmed Mansoor et des autres militants doit faire l’objet d’une action immédiate de la part du gouvernement Émirati, tout en fournissant les soins appropriés aux personnes détenues.
La déclaration complète peut être lue ici-bas.
Les Émirats arabes unis (EAU) doivent prendre des mesures urgentes pour protéger les prisonniers de Covid-19, leur fournir ses soins médicaux adéquats et libérer les prisonniers de conscience
Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain Inc (ADHRB), International Campaign for Freedom in the UAE (ICFUAE) et International Center for Justice and Human Rights (ICJHR) se réjouissent de l’occasion qui leur est donné à l’occasion de la 46e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, d’attirer l’attention sur la situation des droits humains dans les Émirats arabes unis.
Nous demandons aux autorités des Émirats arabes unis de prendre des mesures urgentes pour protéger la santé mentale et physique des prisonniers, alors que des foyers de Covid-19 ont été confirmés dans plusieurs établissements pénitentiaires, et de libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers de conscience.
Nous sommes profondément préoccupés par le fait que la pandémie de coronavirus s’est propagée dans au moins trois centres de détentions émiratis: la prison d’al-Awir à Dubaï. Les autorités n’ont pas pris de mesures adéquates pour empêcher la propagation du virus, comme la réduction de la population carcérale où la fourniture de désinfectants pour les mains, de gants et de masques aux détenus. Les cellules extrêmement surpeuplées et les conditions insalubres rendent la distanciation sociale et le maintien de l’hygiène pratiquement impossibles, ce qui expose les détenus à un risque grave de contracter la maladie.
Les détenus qui contractent le coronavirus, dont beaucoup souffrent de problèmes de santé sous-jacents, se voient refuser l’accès aux soins médicaux nécessaires. Isolés dans des conditions qui s’apparentent à l’isolement, les prisonniers malades sont livrés à eux-mêmes, sans accès à un médecin ni même à des médicaments contre la douleur. Pendant ce temps, les autres prisonniers qui ont été en contact avec des détenus présentant des symptômes de coronavirus ne sont pas testés ni isolés mais restent dans leurs cellules surpeuplées où ils ne disposent d’aucun masque, gant ou dispositif d’assainissement pour se protéger.
Nous sommes également profondément alarmés par le refus de l’administration pénitentiaire de divulguer des informations sur les conditions à l’intérieur des prisons, le nombre réel de détenus infectés et les mesures de précaution, démontrant ainsi un manque total de transparence dans la gestion de cette pandémie. Plusieurs membres de la famille ont indiqué qu’ils n’avaient pas pu communiquer avec leurs proches emprisonnés pendant de longues périodes sans raison valable et qu’ils n’avaient pas pu obtenir de nouvelles de leur état de santé.
Nous demandons en outre aux autorités des Émirats arabes unis de déduire la population carcérale afin de permettre aux détenus de prendre de la distance sociale conformément aux directives établies pour la population générale. En fin d’avril, dans le cadre de la traditionnelle amnistie du mois de Ramadan, les autorités ont libéré plus de 4,000 détenus. Toutefois, l’animiste ne s’appliquait pas aux personnes emprisonnées injustement en raison de leur dissidence pacifique comme l’éminent défenseur des droits humains Ahmed Mansoor détenu dans la prison d’al-Sadr et l’avocat des droits humains Mohammed al-Roken détenu dans la prison d’al-Raheem qui souffrent tous deux d’une détérioration de leur état de santé due à des conditions de détention punitives, à des abus mentales et physiques et au refus de soins médicaux.
Nous exhortons le gouvernement Émirati à:
Fournir des soins médicaux appropriés aux détenus malades et les transférer aux centres médicaux;
Prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter la propagation du Covid-19, notamment par la fourniture de masques ainsi que de produits d’hygiène et de nettoyage;
Permettre les visites familiales en toute sécurité ainsi que la communication à distance par téléphone ou par Internet, et permettre l’accès à un conseiller juridique;
Accordée l’accès au dépistage et au traitement du Covid-19 sur un pied d’égalité;
Réduire la population carcérale en libérant les prisonniers qui sont incarcérés pour avoir exercé leurs droits et libertés fondamentaux, notamment les défenseurs des droits humains et les prisonniers de conscience, ceux qui restent emprisonnés au-delà de leur peine et tous ceux dont la détention a été déclarée “arbitraire” par le Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA)
International Campaign for Freedom in the UAE (ICFUAE), International Center for Justice and Human Rights (ICJHR), ONG sans statut consultatif, partagent également les vues exprimées dans cette déclaration.