Le samedi 27 juillet 2019, le gouvernement du Bahreïn a exécuté Ali AlArab, 25 ans, et Ahmed AlMalali, 24 ans, ainsi qu’un troisième individu. Lisez la déclaration de ADHRB sur les exécutions ici.
30 mai 2019 – Aujourd’hui, Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain (ADHRB), avec 12 autres ONG, ont envoyé une lettre au roi Hamad du Bahreïn. La lettre lui demandait de commuer les condamnations à mort d’Ali AlArab et d’Ahmed AlMalali, dont les procès ont été entachés d’allégations de torture et de violations du procès équitable. Trouvez un PDF de la lettre ici.
Votre Majesté,
Nous, les organisations soussignées, vous exhortons à commuer les condamnations à mort d’Ali Al-Arab et d’Ahmed Al-Malali, qui ont épuisé tous les recours juridiques à leur disposition après que la Cour de cassation a rejeté leur appel le 6 mai 2019. Nos organisations s’opposent à la peine de mort dans tous les cas, quels que soient les accusés, le crime, leur culpabilité ou leur innocence, ou la méthode d’exécution. Les cas de Mr. Ali Al-Arab et Mr. Ahmed Al-Malali soulèvent toutefois des préoccupations supplémentaires, étant donné les allégations selon lesquelles leurs aveux ont été obtenus sous la torture et leur droit à un procès équitable a été violé.
Selon les informations dont disposent nos organisations, les forces de sécurité ont arrêté Al-Arab, 25 ans, et Al-Malali, 24 ans, séparément, sans mandat, le 9 février 2017. La famille d’Al-Arab a déclaré à Human Rights Watch et à l’Institut des droits de Bahreïn et Démocratie que lors de son interrogatoire, des membres de la Direction des enquêtes criminelles (CID) l’ont battu, l’ont électrocuté et lui ont arraché les ongles, après quoi ils l’ont forcé à signer des «aveux» les yeux bandés.
Lors de l’arrestation d’Al-Malali, il a été touché par au moins deux balles, mais les experts des droits de l’homme de l’ONU ont noté que les balles n’avaient été retirées que 23 jours plus tard. Al-Malali a été détenu au secret pendant environ deux mois au CID et, selon les experts, aurait été torturé en signant un «aveu» sans l’avoir lu au préalable.
Malgré les allégations selon lesquelles Al-Arab et Al-Malali auraient été contraints de se confesser, le tribunal s’est fondé sur ces aveux pour les condamner. Le 31 janvier 2018, les deux hommes ont été condamnés à mort lors d’un procès de masse avec 58 autres accusés. Pour les condamner, le tribunal s’est appuyé sur les «aveux» des hommes, qui, comme indiqué ci-dessus, ont été obtenus sous la torture, selon des sources crédibles.
Dans une lettre datée du 21 mai 2019, cinq experts des droits de l’homme de l’ONU ont appelé le gouvernement de Bahreïn à «mettre un terme aux exécutions imminentes» de Mr. Al-Arab et Mr. Al-Malali, soulevant «de sérieuses inquiétudes quant au fait qu’ils aient été contraints de faire des aveux. par la torture et n’a pas bénéficié d’un procès équitable. »
La vie de ces deux jeunes hommes est entre vos mains. Nous appelons Votre Majesté à ne pas ratifier les condamnations à mort prononcées contre les deux hommes et à veiller à ce qu’elles ne soient pas exécutées. Nous vous exhortons à ordonner un nouveau procès qui soit pleinement conforme aux normes internationales d’équité des procès et excluant les preuves obtenues sous la torture, et à mener une enquête indépendante et impartiale sur les allégations de torture des hommes. Nous reconnaissons le devoir des autorités de prévenir la criminalité et de traduire les responsables en justice, mais soulignons que cela doit toujours être fait conformément aux obligations nationales et internationales du Bahreïn en matière de droits de l’homme.
Le Bahreïn devrait se joindre aux nombreux pays déjà engagés dans la résolution du 18 décembre 2007 de l’Assemblée générale des Nations Unies appelant à un moratoire sur les exécutions, dans le but d’abolir la peine de mort. Par conséquent, nous vous exhortons en outre à: établir immédiatement un moratoire officiel sur les exécutions en vue d’abolir la peine capitale au Bahreïn; commuer toutes les condamnations à mort en suspens en peines d’emprisonnement et procéder à un examen complet du quartier des condamnés à mort de Bahreïn, afin de garantir que les victimes de violations des droits de l’homme condamnées illégalement à mort reçoivent réparation.
Cordialement,
- Action by Christians for the Abolition of Torture (ACAT) – France
- Action by Christians for the Abolition of Torture (ACAT) – Germany
- Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain (ADHRB)
- Amnesty International
- Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD)
- European Centre for Democracy and Human Rights (ECDHR)
- Fair Trials
- Global Legal Action Network (GLAN)
- Human Rights Watch
- International Service for Human Rights (ISHR)
- Redress
- Reprieve
- World Organisation Against Torture (OMCT)