16 décembre 2018 – Nous, soussignés, appelons les autorités bahreïnies à libérer immédiatement Nabeel Rajab, à abroger ses déclarations de culpabilité et ses peines et à abandonner toutes les charges retenues contre lui. Le 31 décembre 2018, la Cour de cassation du Bahreïn pourrait rendre son verdict en appel de la peine de cinq ans de prison qui lui a été infligée pour des commentaires pacifiques publiés et retweetés sur son compte Twitter à propos du meurtre de civils dans le conflit au Yémen par l’Arabie saoudite. coalition dirigée et des allégations de torture dans la prison de Jau.
Nous craignons que les autorités aient l’intention d’augmenter la peine de prison de Rajab sans opposition, en fixant au 31 décembre la date de l’audience et de l’émission éventuelle d’un verdict, tandis que la plupart des Bahreïnis et des habitants du monde se concentreront sur les célébrations de fin d’année. Ce n’est pas une inquiétude vaine, car le chef de l’opposition Sheikh Ali Salman a été arrêté le 28 décembre 2014, puis reconnu coupable et condamné à quatre ans de prison à la suite d’un procès inéquitable. Et le mois dernier, dans une autre affaire intentée contre lui pour espionnage, la Cour d’appel a annulé son acquittement initial et l’a condamné à la réclusion à perpétuité.
Rajab est un défenseur infatigable des droits de l’homme depuis de nombreuses années, aidant à fonder et à diriger le Bahrain Centre for Human Rights et le Gulf Center for Human Rights, tous deux membres du réseau IFEX.
Il est détenu depuis son arrestation le 13 juin 2016. Il a été détenu en grande partie à l’isolement pendant les neuf premiers mois de sa détention, en violation des règles de l’ONU sur l’emprisonnement avant le procès, et a été soumis à un traitement humiliant. Ses livres, articles de toilette et vêtements ont été confisqués et sa cellule a été fréquemment pillée la nuit.
Rajab a été condamné à deux ans de prison en 2017 pour «publication et diffusion de fausses informations qui portent atteinte au prestige de l’État» au cours d’interviews télévisées qu’il a accordées en 2015 et 2016 dans lesquelles il a déclaré que les autorités bahreïnies interdisaient aux journalistes et aux défenseurs des droits humains entrer dans le pays. Il a été condamné en 2018 à cinq ans de prison pour «diffusion de fausses rumeurs en temps de guerre» pour des tweets sur la torture dans la prison de Jau et la guerre au Yémen.
À sa quatre-vingt et unième session, 17-26 avril 2018, le Groupe de travail sur la détention arbitraire a conclu que «la privation de liberté de Rajab constituait une violation des articles 2 et 7 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et des articles 2 (1) et 26 de le Pacte – pour des motifs de discrimination fondée sur une opinion politique ou autre, ainsi que sur son statut de défenseur des droits de l’homme ».
Nous demandons donc instamment aux autorités bahreïnies de libérer immédiatement et sans condition Nabeel Rajab, d’annuler ses déclarations de culpabilité et ses peines et d’abandonner toutes les charges retenues contre lui; et entreprendre une enquête rapide, impartiale, indépendante et efficace sur ses allégations de mauvais traitements. Les conclusions de l’enquête doivent être rendues publiques et toute personne soupçonnée de responsabilité pénale doit être traduite en justice dans le cadre de procédures équitables.
Cette affaire s’inscrivant dans un schéma d’abus et de harcèlement contre les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes au Bahreïn, nous exhortons également les autorités à cesser toutes ces actions et à garantir le respect du droit à la liberté d’expression et à la liberté de la presse.
Signé,
ActiveWatch – Media Monitoring Agency
Adil Soz – International Foundation for Protection of Freedom of Speech
Africa Freedom of Information Centre (AFIC)
Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain (ADHRB)
Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI)
Association for Freedom of Thought and Expression (AFTE)
Association of Caribbean Media Workers
Bahrain Center for Human Right
Bytes for All (B4A)
Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
Cambodian Center for Human Rights (CCHR)
Electronic Frontier Foundation (EFF)
Foro de Periodismo Argentino
Freedom Forum
Free Media Movement
Globe International Center
Gulf Centre for Human Rights (GCHR)
Human Rights Watch (HRW)
I’lam Arab Center for Media Freedom Development and Research
Independent Journalism Center (IJC)
Index on Censorship
Initiative for Freedom of Expression – Turkey
International Press Centre (IPC)
Maharat Foundation
Mediacentar Sarajevo
Media, Entertainment and Arts Alliance
Media Institute of Southern Africa (MISA)
Media Rights Agenda (MRA)
Media Watch
Norwegian PEN
OpenMedia
Pacific Freedom Forum (PFF)
Pacific Islands News Association (PINA)
Palestinian Center for Development and Media Freedoms (MADA)
PEN America
Reporters Without Borders (RSF)
Social Media Exchange (SMEX)
Southeast Asian Press Alliance (SEAPA)
South East European Network for Professionalization of Media (SEENPM)
South East Europe Media Organisation
Syrian Center for Media and Freedom of Expression (SCM)
World Association of Community Radio Broadcasters (AMARC)
World Association of Newspapers and News Publishers
Amnesty International
Bahrain Institute for Human Rights
Bahrain Interfaith
Campaign Against Arms Trade
CIVICUS
FIDH under the Observatory for the Protection of Human Rights Defenders
Frontline Defenders
Gulf Institute for Human Rights
ISHR
Martin Annals
MENA Monitoring Group
OMCT under the Observatory for the Protection of Human Rights Defenders
RAFTO
Salam for Democracy and Human Rights