Hussain Ali Ayyad avait 19 ans et était encore étudiant à AlShakhoora lorsque des agents du Ministère de l’Intérieur bahreïni l’ont arrêté en 2017. Il a été torturé et condamné au terme d’un procès inéquitable. Il purge actuellement une longue peine à la prison de Jaw.
Le 27 février 2017, des officiers civils armés et des policiers anti-émeute ont fait une violente descente au domicile d’Hussain vers 3 heures du matin en défonçant la porte de la maison, sans mandat d’arrêt. Ils ont cherché à intimider sa famille, interrogeant et menaçant son petit frère et son père, qui a été emmené dans le salon sous la menace d’une arme. Hussain a été arrêté à l’extérieur de la maison, et il a appelé sa famille plus tard pour l’informer qu’il avait été arrêté et torturé.
Avant son arrestation, Hussain a été convoqué par le Criminal Investigation Directorate (CID) par téléphone. Il a été interrogé pendant trois heures, au cours desquelles on l’a menacé et on a fait pression sur lui pour qu’il ne quitte pas les lieux avant d’avoir signé des aveux indiquant qu’il avait reçu une formation sur l’utilisation des armes en Arabie saoudite par un officier de la Force de défense de Bahreïn, puisque le seul pays où Hussain s’était rendu était l’Arabie saoudite. Hussain a fini par signer les aveux pour être libéré.
Après son arrestation, Hussain a disparu, sans que sa famille ne sache où il se trouvait pendant deux semaines. Après une période d’enquête de 25 jours à la prison de Jaw, où Hussain a été torturé pour une nouvelle fois passer aux aveux, et au cours de le laquelle il n’a pas été autorisé à contacter sa famille ou à rencontrer son avocat, il a été transféré au centre de détention de Dry Dock. Sa famille n’a été autorisée à le rencontrer que vingt jours après son transfert en raison des signes de torture qui étaient évidents sur lui.
Hussain a été accusé d’avoir fabriqué des engins explosifs et de les avoir fait exploser en visant une patrouille de police, ainsi que de tentative de meurtre. En conséquence, il a été condamné à la prison à vie et s’est vu retirer sa nationalité environ un an après son arrestation. Après l’appel, la peine a été réduite à 15 ans de prison, et sa nationalité lui a été restituée par ordre royal.
Depuis le 30 août 2022, toute communication entre Hussain et sa famille a été suspendue. Lors de son dernier appel, il était évident qu’il était surveillé car il ne pouvait pas parler librement. La visite de sa famille a également été annulée pour de vagues raisons administratives sans qu’aucune assurance ne soit donnée quant à de futures visites. Hussain a souffert de douleurs à l’estomac et d’une forte fièvre en raison de la nourriture inadéquate servie à la prison.
L’arrestation sans mandat de Hussain, la torture et le procès injuste constituent une violation directe du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (ICCPR) et de la Convention contre la torture (CAT), dont Bahreïn est signataire. ADHRB exige donc que Hussain soit libéré immédiatement et sans condition et que ses allégations de torture fassent l’objet d’une enquête impartiale afin que les auteurs soient tenus responsables