Abbas Hasan Hasan, chauffeur à la société Ruyan, avait presque 26 ans lorsqu’il a été arrêté et kidnappé dans une voiture devant sa maison. Abbas a été torturé et condamné lors d’un procès collectif inéquitable. Après l’apparition de la pandémie de COVID-19 dans la prison de Jau, Abbas a contracté le virus.
Vers le 10 ou 11 décembre 2017, Abbas a été arrêté sans mandat devant sa maison par des officiers masqués et en civil. Les agents ont encerclé la voiture dans laquelle se trouvait Abbas, et l’ont sévèrement battu et kidnappé. Ils n’ont pas indiqué la raison de son arrestation.
Après son arrestation, Abbas a appelé sa famille pour l’informer qu’il se trouvait à la Direction des enquêtes criminelles (CID), mais le contact avec lui a ensuite été coupé pendant les 25 jours qu’a duré l’interrogatoire. Les officiers de police judiciaire ont soumis Abbas à des tortures physiques et psychologiques. Ils ont placé Abbas dans une pièce très froide où il ne pouvait pas dire s’il faisait jour ou nuit. Ils ont également insulté Abbas et l’ont discriminé en raison de ses croyances religieuses chiites. Abbas a également été sévèrement battu, ce qui lui a causé des blessures, notamment des douleurs au dos, ainsi que des rougeurs et des taches noires sur de nombreuses parties de son corps. Sous la torture, Abbas a avoué les charges retenues contre lui, et ces aveux ont été utilisés contre lui au tribunal.
Abbas a été accusé d’avoir rejoint le groupe terroriste « Brigades Zulfiqar ». Le 5 mai 2018, il a été reconnu coupable et condamné à dix ans de prison lors d’un procès collectif. Sa citoyenneté a également été révoquée, mais elle a ensuite été rétablie par le biais d’une grâce royale. Abbas, qui s’est vu refuser l’accès à son avocat, n’a pas eu suffisamment de temps pour se préparer au procès et présenter des preuves.
Après l’apparition de la pandémie de COVID-19 dans le pays en mars 2020, les visites ont été remplacées par des appels vidéo ne dépassant pas dix minutes. Le 27 mars 2021, Abbas a été testé positif au COVID-19, comme le confirme l’application du ministère de la Santé. Selon sa famille, le personnel médical n’avait pas contrôlé Abbas ni effectué de tests quotidiennement. Abbas et les autres prisonniers n’étaient pas régulièrement informés de la situation du COVID en prison. Abbas s’est rétabli du virus et a été transféré de nouveau dans sa cellule.
Les pratiques du Bahreïn et de l’administration pénitentiaire à l’encontre d’Abbas violent clairement les conventions juridiques internationales auxquelles le Bahreïn est partie, telles que la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (CAT), et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (ICCPR). Par conséquent, ADHRB appelle Bahreïn à respecter ses obligations en abandonnant les charges infondées contre Abbas et à enquêter sur les allégations de torture physique et psychologique afin de tenir les auteurs responsables de leurs actes. ADHRB exhorte également les autorités à libérer immédiatement Abbas et tous les autres prisonniers de conscience à la lumière de la pandémie de COVID-19 et à informer sa famille de son état de santé.