9 organisations féministes s’unissent pour questionner la participation du Supreme Council for Women (Bahreïn) au Forum Génération Égalité

ADHRB, CODEPINK, Women’s March Global, MENA Rights Group, EPAPI Paris, Institut du Genre en Géopolitique, Gulf Center for Human Rights, Women in War et La Minutieuse demandent dans une lettre conjointe que la France revoit son invitation à participer au Forum Génération Égalité à Paris faite au Supreme Council for Women de Bahreïn.

Le 30 janvier 2021 le Supreme Council for Women (SCW) a annoncé qu’il participerait au Forum Génération Égalité, un rassemblement mondial pour l’égalité des genres, organisé par ONU Femmes et co-présidé par la France et le Mexique, avec la participation de la société civile. Le Forum se tiendra à Paris en juin et juillet 2021. Le SCW a été invité par l’Ambassadeur de France à Manama (Bahreïn). Nos informations sur la situation à Bahreïn nous amènent à penser que ce Conseil ne respecte pas les principes défendus par le Forum et que sa participation ne ferait que renforcer l’image trompeuse que Bahreïn protège les droits humains.

La lettre commune est accessible ici : [ENG / FR]

Le gouvernement de Bahreïn perpétue une culture de violation des droits humains. Les Nations Unies et l’Union Européenne ont, à plusieurs occasions, alerté de la tolérance de la torture et de la maltraitance de la part du pays ainsi que des son non-respect des traités internationaux.

Les autorités de Bahreïn, dont le Supreme Council for Women, ont justifié leur décision de ne pas complètement appliquer certains accords internationaux tels que la CEDEF et le PIDCP. En ne remplissant pas leurs obligations vis-à-vis du droit international, les gouvernements invités à participer, dont le gouvernement bahreïni,  continuent à perpétrer des violations des droits humains et ne suivent pas les standards internationaux visant à améliorer la situation de ses ressortissants, notamment des femmes.

Les femmes sont particulièrement affectées par les violations des droits humains. Elles ont des droits limités par rapport à leurs homologues masculins et encourent des sanctions plus importantes de la part des autorités. Le Supreme Council est resté silencieux à maintes occasions; cela alors que la communauté internationale, incluant des gouvernements, ONG, et des organisations internationales, ont fait part de  leurs préoccupations. Dans certains cas, le Council a même aggravé la situation en complimentant les accomplissements du gouvernement et en renforçant l’idée que les femmes sont habilitées à accéder à des fonctions économiques et sociales équivalentes à celles des hommes, malgré les menaces dont elles font l’objet de la part d’autres ressortissants et des autorités.

ADHRB et les organisations signataires appellent le gouvernement français à éviter de fournir au Council et aux autorités bahreïnies une plateforme pour faire la promotion de réformes fictives et superficielles qui servent à renvoyer une meilleure image du Royaume. La communauté internationale devrait prendre des mesures plus strictes à l’encontre des violations des droits humains à Bahreïn.